Nous sommes des gens pressés. Les occidentaux en particulier espèrent, et même exigent, des résultats instantanés. C’est peut-être possible dans le cas des céréales pour le petit déjeuner, ou lorsque vous vous servez d’un ordinateur, mais ce n’est pas ainsi que fonctionne le cheminement spirituel. Le cheminement spirituel dure toute la vie, sinon plus. La «Patience» est une qualité importante dans toute tradition spirituelle.

Nous sommes pressés parce que nous pensons savoir ce qui est bon pour nous : un couple heureux, un meilleur salaire, un corps plus mince ou un éveil spirituel. Nous nous fabriquons une idée de ce que nous voulons faire, ce que nous voulons être ou recevoir, et cette idée devient la norme à laquelle nous comparons en permanence la réalité de notre existence : ses accidents, ses surprises, ses incomplétudes. Finalement nous nous mettons à penser que la vie devrait être comme ceci ou comme cela, et cela apporte beaucoup de tension et de rigidité.

Prenez conscience que si la vie est imparfaite, c’est parce que vous vous battez contre elle en lui opposant votre idée de la perfection.

Quand vous réalisez cela, faites vous le cadeau de vous asseoir. En prenant le temps, nous permettons à la situation d’exister pleinement. Elle reprend simplement sa place… Et nous-mêmes, nous reprenons une place d’où nous pouvons éventuellement agir sur cette situation.

Le principe peut être évident, mais au milieu de notre confusion, nous nous demandons souvent « Jusqu’à quand attendre stupidement assis sur un coussin à ne rien faire ? Comment puis-je échapper à cette situation ? »

La réponse est : épousez toutes les dimensions de cette situation. Donnez vous un regard large, au delà de votre réalité humaine. Interrogez le vaste espace de votre conscience. Souvenez-vous que vous faites partie d’un tout infiniment complexe évoluant à des vitesses et à des échelles qui sont au delà de notre conscience habituelle.

Vous pouvez vous détendre au rythme infiniment lent de la dérive des continents, ou de la croissance de vos cheveux. Vous pouvez plonger dans le rythme de votre cœur, et le battement de vos artères. Vous pouvez vibrer à l’unisson des milliards de processus électriques qui se déroulent actuellement de vos cellules, bien trop rapides et complexes pour que nous puissions les suivre.

Et votre être s’ouvre, aussi vaste que l’existence. C’est de ce point de conscience que naît la patience et la clarté.

Si vous ne savez pas, si ce n’est pas clair, c’est que ce n’est pas encore mûr.

La patience nous apprend à faire émerger le sens. Une fois que vous êtes en contact avec cela, non seulement la direction à prendre est évidente, mais vous devenez capable de mettre toute votre énergie dans votre mouvement.