L’aube et l’inconstance.

Il disait : « L’Amour passe.» et l’Amour est passé.

Il disait : « Le Temps passe.» et le Temps est passé.

Il disait : « La Vie passe.» et la Vie est passée.

Je lui demandais : « Y-a-t-il une chose, une seule chose qui demeure ? »

Il répondit : « L’inconstance. »

« Tu ne sais pas comment vivre parce que tu ne sais pas comment aimer.

Apprends à chérir l’inconstance de la vie. Son mouvement. C’est une danseuse.

Tantôt un rayon de soleil, tantôt un rayon de lune.

Tantôt une larme, tantôt un bourgeon.

Un pétale s’ouvre, une paupière se ferme.

Apprends à chérir l’inconstance de la vie et alors tu apprendras une chose encore plus essentielle :

Tu demeures, c’est toi.

De tes lèvres s’écoule l’éternité.

Ce sont tes doigts qui ont créé et recréeront le monde.
En toi attends le vol de milliers d’oiseaux.

Danse, maintenant. »

Emmanuelle Soni-Dessaigne.

Collection de poésies N° 4 « Avec l’Aube ».

Publié dans l’Inexploré N° 47